le Dieu de gloire, et que tu honores ce saint jour en ne t’y occupant pas de tes affaires ordinaires auxquelles tu ne penseras même pas et dont tu t’abstiendras même de parler ; oh ! alors tu pourras te réjouir en Dieu ; alors je t’élèverai au-dessus des hauteurs de la terre et je te rassasierai de tout ce qui a été promis à ton père, Jacob. Ainsi a parlé l’Éternel[1]. »
Et l’on sait qu’Israël n’a jamais, du moins jusqu’à présent, poursuivi une autre joie que celle-là ! On connaît le contentement avec lequel il accueille régulièrement l’arrivée de ses fêtes religieuses, non certes pour s’y livrer à d’énervantes distractions, mais pour s’y relever le cœur et l’âme par des lectures pieuses et de réconfortantes méditations. On n’ignore pas davantage ses habitudes sobres durant la célébration des fêtes, cette vie de famille qu’il aime par-dessus tout, et cette continence extrême dont la classe ouvrière chez lui donne le fréquent et constant exemple. La tempérance dans le travail, l’économie dans les dépenses, la répulsion naturelle de l’ivresse, tout ce qui relève et honore le travailleur, tout ce qui lui permet de se consacrer pendant de longues années à sa famille et aux besoins de son éducation, tout ce qui tient éloigné de lui l’affreuse misère qui est plutôt encore le fruit d’un mauvais emploi fait du salaire et du repos que de la pénurie du salaire dans les moments de chômage forcé, voilà ce qui a toujours distingué l’ouvrier israélite. Il y a chez lui (et pourquoi le taire, puisque cela est vrai et tout le monde se plaît aujourd’hui à le reconnaître), il y a chez lui cette dignité qui le maintient libre au sein des plus pénibles travaux, j’entends intellectuellement et moralement libre. Le cabaret lui est presque toujours
- ↑ Isaïe, chap. LVIII.