doctrine israélite dans l’application qu’elle fait de cette même défense en l’étendant à tout ce qui, de près ou de loin, peut amener l’affaiblissement et la mort du corps, le dépérissement et la dégradation successives des facultés de l’âme. Dans ce nouveau champ mille observations fort substantielles seraient à glaner, de nombreux préceptes moraux et des plus utiles s’offriraient à nous. Par exemple, nous y rencontrerions ce fécond enseignement de la Mischnah qui déclare « coupable l’homme qui fait à son corps la moindre lésion[1] » ; cet autre non moins important qui condamne « l’excessive témérité[2] » ; enfin, les recommandations multiples y ont donné naissance à une foule de règles pratiques bien connues, et qui toutes ont pour but de préserver l’âme du vice et de la sanctifier par la vertu[3] ? Oui, les docteurs juifs ont vu le crime du suicide jusque dans le dérèglement des mœurs et dans celui de la pensée. Sept péchés sont principalement réputés chez eux attentatoires à la vie de l’âme et à celle du corps, ce sont : L’orgueil, l’avarice, l’envie, la colère, l’incontinence, la paresse et la fréquentation des mauvaises sociétés.
Qu’il nous serait aisé de faire voir, en développant ces différents vices, avec quelle énergie la Bible déjà s’est élevée contre eux ! Le livre des Proverbes renferme, à lui seul, un trésor de sentences réprobatrices à leur égard. Toute la poésie gnomique des Hébreux fourmille d’aphorismes qui prennent ces vices pour point de mire. C’est contre eux que sévissent tous les écrivains qui, à l’imitation de Salomon, ont fait un fréquent usage de la littérature sentencieuse. Le Talmud, lui, n’a qu’un inot pour les flageller, mais qui est d’une telle sévérité qu’il