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dit « C’est au jour du Messie (Jésus) que cette grande lumière devait paraître à découvert », il a commis une erreur contre laquelle nous avons eu le droit de nous élever dès le début de cet ouvrage[1].

En résumé, nous avons tenu à prouver, et peut-être y avons-nous réussi, que, tout en n’ayant pas été proposée par Moïse comme pierre angulaire de sa doctrine, la croyance à l’immortalité de l’âme n’a pu faire défaut à cet inimitable législateur qui a si nettement et si catégoriquement séparé au commencement de son enseignement le matériel du spirituel, le corps fait de poussière et l’âme émanant d’un souffle de Dieu[2] ; que non plus cette croyance n’a jamais manqué, en aucun temps, au peuple d’Israël lequel, déjà en Égypte, en était persuadé par la simple raison qu’elle était la croyance universelle à cette époque de l’histoire ; que si Moïse ne l’a pas inscrite à la base de son code de lois, ça été d’abord parce qu’il n’en a pas eu besoin pour y puiser une sanction résultant suffisamment des assurances de récompenses et de punitions à la fois matérielles et spirituelles données par Dieu lui-même, et ensuite parce qu’il fermait ainsi la porte à toutes les grossières superstitions qui s’étaient malheureusement et fatalement attachées au dogme de l’immortalité de l’âme chez tous les peuples de son temps ; que si, plus tard, ce dogme a été formulé en dogme dans la Synagogue, c’est qu’alors cette crainte des superstitions possibles n’était plus à redouter. Avec la suite des années, la croyance à l’immortalité de l’âme est devenue effectivement ce qu’elle sera toujours une croyance consolante et salutaire, portant en elle la sanction des pensées comme des actions des hommes.

C’est ainsi que la permanence de la personnalité de l’âme

  1. Voir notre premier chapitre.
  2. Genèse, la création de l’homme.