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avait deux frères, dont l’un, l’aîné de la famille, était laboureur, et l’autre, qui entrait en troisième, venait de tirer à la conscription. Ils s’appelaient les frères Nayl, et quoique paysans ils faisaient figure parmi nous, parce que leur père était un assez gros fermier, et qu’ils étaient unanimement reconnus pour les meilleurs élèves du collége. On ne les entendait jamais parler de chouannerie, et personne de nous n’aurait su dire s’ils étaient blancs ou bleus. Quand Guyomar ou quelque autre racontait ses exploits au milieu d’un cercle, ils s’arrêtaient pour écouter comme les autres, mais sans exprimer leur opinion, se contentant, aux plus beaux endroits, d’échanger entre eux un sourire. C’étaient, au reste, des garçons timides, rangés comme des filles, toujours