Page:Simon - La Peine de mort, 1869.djvu/56

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nous eûmes fort à faire au retour pour écouter les merveilleux récits de leur campagne. J’ose croire qu’ils y mettaient un peu du leur. Il y en avait qui avaient mis le feu à la grange ; d’autres avaient tenu la campagne pendant plusieurs jours contre une compagnie de gendarmerie mobile ; d’autres avaient dévalisé une diligence qui portait de Ploërmel à Vannes l’argent de la recette particulière. Guyomar, qui était un de nos plus brillants rhétoriciens, prétendait avoir tenu le conducteur sous son genou pendant plus d’une demi-heure, et quoiqu’il n’eût pas son égal pour tourner un vers latin, il était plus fier de cette expédition nocturne que de ses meilleurs distiques. Je l’ai toujours soupçonné d’avoir puisé la plupart des émouvants récits qu’il nous faisait