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Il est donc vrai que la justice politique est une bataille, et la justice ordinaire une doctrine. Là, une question de victoire et de défaite ; ici, une question de bien et de mal. La preuve qu’une condamnation politique ne fait de tort qu’à la victime et n’en fait pas à la morale, c’est qu’en dépit de la violence des partis, la proscription n’a jamais déshonoré personne.

Je visitais un jour en compagnie de quelques amis la maison de force de Gand. Je crois que c’était en 1853. Le directeur me demanda, au moment où je me retirais, combien de temps j’avais été moi-même prisonnier. Je fus obligé de répondre que je n’avais pas été prisonnier du tout. Je me rappelle que je fus un peu humilié d’avoir à faire cette réponse, et qu’elle ne me fit