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nous pensions ainsi, M. Moisan et moi, sur la justice politique. Il avait vécu sous la terreur rouge, l’empire et la terreur blanche ; moi-même j’étais entouré de gens qui avaient perdu leurs amis sur l’échafaud, ou qui avaient été condamnés et avaient échappé à la mort par miracle. Toute répression sanglante engendre des représailles ; il est contre nature d’en attendre la paix. L’échafaud politique ne fait pas seulement des assassins comme l’autre échafaud : il fait des juges politiques.

Je voudrais dire au moins que je partageais les idées de l’ancien aumônier des prisons en matière de crimes communs ; mais né en 1815, entre la terreur maudite et la terreur bénite, j’étais trop près des âges de sang. On ne parlait autour de moi