l’abbé Le Ber. (M. Moisan était l’aumônier des prisons, qui avait la triste et sublime charge de conduire les condamnés au supplice. Il était doublement malheureux ce jour-là, car il partageait nos sentiments et notre conviction, et pour la première fois de sa vie, il préparait des condamnés au supplice, sans pouvoir les aimer.) « C’est la morte, me dit M. Le Ber, qui a voulu qu’ils fissent en son nom une nouvelle tentative auprès des condamnés. — Dites-leur que j’entendrai leurs paroles quand je serai avec Dieu. — Ce sont les derniers mots qu’elle ait prononcés. Nayl s’est levé, il lui a fermé les yeux, l’a embrassée sur la bouche, et ils sont partis… » Je m’agenouillai avec les autres pour prier. Une heure environ s’écoula. On entrait et on sortait, selon l’usage, pour
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