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le lendemain, en revenant à Vannes. Elle ne cessait de répéter : « Je n’ai rien pu ! je n’ai rien pu ! » Pour moi, qui n’étais pas autant qu’elle absorbé par une pensée unique, je sentais à ce dernier moment moins de découragement que de colère. Ainsi ces trois innocents allaient mourir ! Ces hommes que nous avions tant cherchés, qui nous avaient fuis, qui peut-être avaient voulu nous tuer, les savaient innocents, et, par peur, les laissaient sous le couteau ! Tout ce peuple, ces femmes, ces prêtres, ces vieillards prenaient parti contre les innocents pour les coupables ! J’étais bien près de dire comme mon pauvre Yvonic, le jour de sa condamnation : « Il n’y a pas de justice ! » Nous revînmes à pied, car la fatigue ne nous faisait pas peur, et nous n’étions