Page:Simon - La Peine de mort, 1869.djvu/105

Cette page a été validée par deux contributeurs.

faire vivre encore quelques jours. Elle-même n’était pas dupe, elle se sentait blessée à mort ; mais elle faisait comme ces capitaines qui rassemblent toutes leurs forces pour commander la charge d’une voix ferme, sauf à tomber roides morts quand une fois l’élan est donné. Un point surtout où elle était admirable, c’était dans sa conviction de l’innocence de son mari et de ses deux beaux-frères. « Ils n’ont pas fait le coup, je vous le dis. Ce qui m’étonne, disait-elle, c’est qu’ils ne se soient pas fait tuer pour le sauver ; mais soyez sûrs qu’on les aura tenus de force. Je connais mon homme, je connais les deux frères. J’en lève la main devant Dieu ! » Sa voix, son accent, quand elle parlait ainsi, allaient à l’âme. Le vieux disait quelquefois, mais en hésitant, parce