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L’ÉCRIN DISPARU

lui s’impose, envahit tout son être, l’enveloppant d’une lumière aussi brillante que le jour… Il murmure, tâchant de se raidir, de se défendre…

Puis, un cri s’échappe ;

— Ah ! mon Dieu !… serait-ce possible ?… Et chancelant, il s’appuie contre la muraille pour ne pas défaillir…

La foudre tombant à ses pieds, ne l’eut pas atterré davantage.

En les scandant, il articule ces mots qui si douloureusement résonnent à ses oreilles :

— « Ce serait… Monsieur GIRALDI ? Ah ! c’est affreux… c’est impossible, non, je n’y veux pas croire… »

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Et ce voile qui s’est déchiré, ne laisse en lui, qu’une douloureuse stupeur, quelque chose comme le fracas d’un écroulement, les ruines d’un culte jusqu’alors sacré…

Puis d’une voix brisée, avec effort, comme si les mots lui brûlaient les lèvres :

— C’est GIRALDI, n’est-ce pas ?

Et sans articuler un mot, d’un léger signe de tête, le détective dit : « OUI ».

— Merci ! dit le jeune homme, d’un ton où l’on sentait monter le bouillonnement de la fureur :

— « Je me vengerai. »

Il n’ajouta rien ; apparemment calme, le visage défait, il se leva, puis, comme en trébuchant, sortit.

Demeuré seul, le détective rêveur, regarde avec une expression indicible, la porte qui vient de se fermer.

Bientôt, de son front blême, passant la main dans ses longs cheveux, il dit en haussant les épaules :

— « Après tout, il m’a bien payé. »

Et tirant sa montre : « J’ai juste le temps de reprendre le train de Boston ».

Elle est typique cette affaire-là. Peut-être n’est-elle pas achevée ; on tâchera d’y voir…


XXI

L’ORAGE INTIME.


Pendant qu’à la chambre No 113 de l’Hôtel Windsor, tombait le voile, qui neuf années durant, avait caché le mystère