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et visita en personne le lieu où le Ho avait fait sa brèche ; il fit précipiter dans le Fleuve un cheval blanc et un anneau de jade533-1. Il ordonna à tous ses sujets et aux fonctionnaires qui le suivaient, depuis le grade de général et au-dessous, de se charger de fascines pour les déposer sur la brèche. En ce temps, dans la commanderie de Tong533-2, on avait incendié les broussailles ; c’est pourquoi il y avait peu de menu bois ; on abattit donc les bambous du parc de K’i pour en faire des barrages de pieux.

Le Fils du Ciel, s’étant approché de la brèche du Fleuve, s’affligea de ce que le travail n’était pas terminé et fit un chant ainsi conçu533-3 :


« Il s’est produit une brèche à Hou-tse ; — que faut-il faire ?

C’est une inondation, c’est une immensité ; — là où étaient les hameaux il n’y a plus que le Fleuve.

Comme il n’y a plus que le Fleuve. — le pays ne peut jouir du calme.

Pour les travaux, ce n’est pas le moment de les arrêter ; — nos montagnes s’efondrent533-4 ;

533-1. C’étaient là des offrandes destinées à apaiser le dieu du Fleuve.

533-2. La leçon ------ des Mémoires historiques est fautive. Le Ts’ien Hun chou (chap. xxix) donne la leçon correcte ---- .

533-3. Ce texte se retrouve dans le xxixe chapitre du Ts’ien Han chou. Le Dr Edkins en a donné une traduction avec une étude sur le 2e et le 3e tons de la langue chinoise, dans la China Review, vol. XV, p. 285-288.

533-4. L’eau débordée mine les hauteurs et les fait s’ébouler. — Suivant d’autres commentateurs, l’empereur Ou exhorte les travailleurs à démolir les collines et à en prendre la terre pour boucher la brèche. — Suivant d’autres enfin, ---- serait l’équivalent de ---- et il faudrait comprendre qu’il s’agit de la montagne Yu.