les grands officiers gardèrent leur charge de père en fils ; les six hauts dignitaires s’arrogèrent le pouvoir (dans le pays) de Tsin[1]. Pour châtier et pour combattre, (ces hommes) réunissaient des assemblées plénières ; leur prestige était d’un grand poids aux yeux des seigneurs.
Puis T’ien Tch’ang tua (481 av. J.-C.) le duc Kien et fut conseiller du royaume de Ts’i[2] ; les seigneurs restèrent immobiles et ne le châtièrent pas. (Dans tout le pays) à l’intérieur des mers on rivalisait de gloire guerrière. Les trois royaumes mirent fin à cet état de choses et en définitive (403 av. J.-C.) ils se partagèrent (l’État de) Tsin[3]. T’ien Ho, d’autre part, anéantit (386 av. J.-C.) (la famille princière de) Ts’i et posséda (cet État). C’est à partir de ce moment que commence l’époque où fleurirent les six royaumes[4].
Ce qui fut essentiel, ce fut d’avoir de puissantes armées, de conquérir ses rivaux, d’user de stratagèmes trompeurs ; alors apparurent les discours sur la ligue du nord au sud et l’extension de l’ouest à l’est[5] et sur le
- ↑ Cf. tome II, n. 05.270.
- ↑ Cf. tome II, p. 54. La date de 481 est celle qui est donnée par le Tableau chronologique.
- ↑ Cf. tome I, n. 04.498.
- ↑ Les États de Ts’i et de Tsin, qui, au VIIe siècle avant notre ère, avaient exercé l’hégémonie de même que l’État de Ts’in, étaient ceux dont la puissance était la plus capable de faire contre-poids à celle de Ts’in. L’affaiblissement de ses deux royaumes prépara la grandeur de leur rival. C’est ce qui explique pourquoi Se-ma Koang (1009-1086 ap. J.-C,), dont l’intention première avait été d’écrire l’histoire de la dynastie Ts’in, commença son récit à l’année 403 avant J.-C., date à laquelle le démembrement du pays de Tsin fut consommé.
- ↑ La ligue du nord au sud était le système politique suivi par les seigneurs qui cherchaient à former du nord au sud une coalition capable d’arrêter les empiétements des princes de Ts’in ; ceux-ci à leur tour tendaient à pratiquer l’extension de l’ouest à l’est qui aurait divisé et rendues impuissantes les forces des seigneurs. Cf. tome I, n. 04.559. — Sur les sophistes qui apparurent à cette époque troublée, cf. tome I, Introduction, p. CLI-CLII.