déterminèrent les sons du ya et du song[1] pour donner une règle. Ils firent que les sons (de ces chants) fussent suffisants pour créer le plaisir sans aller jusqu’au relâchement ; ils firent que les paroles fussent suffisantes pour exposer (ce qui est juste et bon) sans aller jusqu’à la lassitude ; ils firent que les strophes et les divisions (des chants), la multitude ou la rareté, la faiblesse ou l’ampleur (des sons), les interruptions et les reprises (de la musique) fussent suffisantes pour n’émouvoir dans l’homme que le meilleur de son cœur ; ils ne permirent pas que le relâchement du cœur et la perversité de l’inspiration fussent admis. Telle est la manière dont les anciens rois instituèrent la musique.
Ainsi, lorsque cette musique est jouée dans le temple ancestral, prince et sujets, supérieurs et inférieurs l’entendent ensemble et il n’est aucun d’eux qui n’obéisse à l’harmonie en éprouvant du respect ; lorsque cette musique est jouée dans les assemblées de clans par arrondissements et par districts, jeunes et vieux l’entendent ensemble et il n’est aucun d’eux qui n’obéisse à l’harmonie en éprouvant de la docilité ; lorsque cette musique est jouée dans l’intérieur d’une demeure familiale, père et fils, frères aînés et frères cadets l’entendent ensemble et il n’est aucun d’eux qui n’obéisse à l’harmonie en éprouvant de l’affection. La musique examine l’unique voix humaine) de manière à en fixer l’harmonie ; elle classe les divers instruments de musique de manière à embellir les morceaux de musique ; les arrêts et les reprises sont combinés de manière à réaliser la beauté ; c’est par là que la musique produit l’union et l’harmonie entre les pères et les fils, le prince et les sujets, entre les
- ↑ Le ya et le song sont des sections du Che King .