cœur de l’homme, et c’est ensuite que l’inspiration[1] de la musique les suit.
Ainsi donc, (quand la musique est parfaite), les (bons sentiments sont profondément enracinés (au dedans) et l’expression en est lumineuse (au dehors) ; l’inspiration est abondante et la transformation (qu’elle opère dans les êtres) est merveilleuse. L’harmonie et la conformité s’amassent à l’intérieur (du cœur humain) et l’excellente floraison se manifeste au dehors. C’est surtout en musique qu’il ne saurait rien y avoir de faux[2].
La musique résulte des émotions du cœur ; les sons musicaux sont le mode d’expression de la musique ; les élégances (de la mélodie) et les coupes (des strophes) sont l’ornement des sons. Le sage a donc une émotion dans ses sentiments fondamentaux ; il fait une musique avec le mode d’expression (de cette émotion) ; puis il règle l’ornementation (de cette musique).
Ainsi donc, on commence par un battement de tambour pour avertir qu’on est sur ses gardes ; (les danseurs) font trois pas pour montrer qu’ils sont prêts. Puis on recommence pour montrer qu’on s’avance[3] ; les
- ↑ La leçon des Mémoires historiques me paraît préférable à la leçon du Li ki, quoique ce ne soit pas l’avis des éditeurs du Li ki de l’époque K’ien-long.
- ↑ La musique en effet n’est que l’expression d’une réelle vertu intérieure.
- ↑ Ce paragraphe décrit la musique accompagnée de danse que le roi Ou avait instituée pour célébrer sa victoire sur Tcheou, dernier souverain de la dynastie Yn. On sait que le roi Ou avait commencé par réunir les seigneurs au gué de Mong, qu’il avait été sur le point d’attaquer Tcheou, puis qu’après cette alerte il s’était retiré ; c’est ce que rappellent le roulement du tambour et les trois pas après lesquels il y a un arrêt. Quand la musique et la danse recommencent, il s’agit alors de la véritable entrée en campagne du roi Ou ; on le montre qui s’avance avec toute son armée.