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son cœur, son intelligence et toutes les parties de son être soient uniquement inspirés par la conformité au bien et par la correction, afin d’accomplir ce qui est leur devoir.

Après cela[1], (le sage) manifeste au dehors (sa vertu) au moyen des sons et des notes ; il l’orne avec les luths k’in et che ; il y joint les mouvements des boucliers et des haches d’armes ; il la décore avec les plumes et les queues de bœuf ; il l’accompagne avec les flûtes siao et koan. Il excite l’éclat de la vertu parfaite ; il anime l’harmonie des influences des quatre saisons ; et de cette manière il rend manifestes les lois qui régissent toutes choses.

Quand il en est ainsi, la pureté et la clarté (des chants) symbolisent le Ciel ; l’ampleur (du son des cloches et des tambours) symbolise la Terre ; la succession du commencement d’un air à la fin d’un autre symbolise les quatre saisons ; les évolutions (des danseurs) symbolisent le vent et la pluie. Alors les cinq éléments[2] forment un bel ensemble et ne sont pas troublés ; les huit vents[3] obéissent aux tuyaux sonores et ne sont pas déréglés ; les cent mesures[4] sont conformes aux nombres et sont immuables ; le petit et le grand se réalisent l’un l’autre ; la fin et le commencement se produisent l’un l’autre ; les notes principales et l’accompagnement, les sons aigus et les sons graves se succèdent les uns aux autres suivant une règle constante.

  1. Après avoir réalisé la perfection en lui-même, le sage la produit au dehors par sa musique.
  2. Litt. : « les cinq couleurs ». Mais les cinq couleurs ne sont ici que le symbole des cinq éléments.
  3. Sur les huit vents, cf. le chapitre suivant consacré aux tuyaux sonores.
  4. Les cent mesures désignent ici le soleil, la lune, le jour, la nuit en un mot tout ce qui sert à mesurer et à diviser.