peuple est dur et ferme. Quand le prince est intègre et droit, fort et correct, les sons musicaux sont l’expression de la bonne tenue et de la sincérité ; alors le peuple est grave et respectueux. Quand le prince est libéral et magnanime, condescendant et bon, les sons musicaux se réalisent suivant l’ordre voulu et agissent d’une manière harmonieuse ; alors le peuple est affectueux et aimant. Quand le prince est relâché, mauvais, pervers et oisif, les sons musicaux se portent aux excès et débordent comme l’onde ; alors le peuple est débauché et désordonné.
C’est pourquoi les anciens rois, (lorsqu’ils instituaient leur musique), prenaient pour fondement les sentiments et la nature (des hommes) ; ils veillaient à ce qu’elle fût conforme aux mesures et aux nombres[1] ; ils la réglementaient selon les rites et les convenances ; ils l’unissaient à l’harmonie des influences de vies[2] ; ils la dirigeaient suivant les énergies des cinq éléments[3]. Lorsqu’ils faisaient prédominer le principe yang, ils ne le laissaient pas se disperser ; lorsqu’ils faisaient prédomines le principe yn, ils ne le laissaient pas causer de l’obstruction ; l’influence forte n’allait pas jusqu’à la colère ; l’influence faible n’allait pas jusqu’à la crainte. Ces quatre principes universels[4] s’accordaient dans le cœur de l’homme et se manifestaient dans ses actes extérieurs ; ils étaient calmes à leurs places et n’empiétaient pas les uns sur les autres.
- ↑ Allusion aux nombres qui déterminent les dimensions des tuyaux sonores.
- ↑ Les principes yn et yang qui sont l’origine de toute vie.
- ↑ Métal, bois, eau, feu, terre. Suivant d’autres commentateurs, il s’agirait ici des cinq vertus fondamentales : bonté, justice, urbanité, prudence, bonne foi,
- ↑ Le principe yang, le principe yn, l’influence forte et l’influence faible qui pénètrent toutes choses.