fabriquant du vin, on n’avait point en vue de produire des maux[1] ; cependant cela fut cause que les emprisonnements et les procès se multiplièrent ; ainsi l’abus du vin produisit des maux. C’est pourquoi les anciens rois instituèrent les rites du vin ; suivant le rite, chaque fois qu’on offre (la coupe), l’invité et son hôte font cent salutations[2] ; ils pourraient boire tout le jour sans arriver à s’enivrer, C’est de cette manière que les anciens rois ont prévenu les maux que peut causer le vin, et par suite le boire et le manger ne servaient qu’à unir les joies (des convives)[3].
La musique est ce qui fait que (le peuple) imite la vertu (du prince) ; les rites sont ce qui réprime les excès[4].
C’est pourquoi, les anciens rois, dans les occasions de grande tristesse, avaient des rites certains pour s’en affliger ; dans les occasions de grand bonheur, ils avaient des rites certains pour s’en réjouir. Les limites de leur affliction et de leur joie étaient toujours fixées par les rites[5].]
[La musique est une donation (faite à autrui) ; le rite est une réciprocité. La musique se réjouit en ce qui lui
- ↑ On avait en vue d’organiser les sacrifices et les banquets destinés aux sages. Mais l’abus du vin à ces solennités amena des disputes avec toutes leurs fâcheuses conséquences.
- ↑ Ce nombre de « cent » ne prétend point à l’exactitude ; il désigne seulement les salutations répétées que l’invité et son hôte devaient s’adresser entre chaque tasse de vin ; ce rite obligeait les buveurs à espacer leurs libations et les empêchait de s’enivrer.
- ↑ Les banquets ne furent plus, grâce aux rites, qu’une occasion de se réjouir en commun et les inconvénients de l’ivresse furent évités.
- ↑ Cette phrase résume les deux paragraphes qui la précèdent.
- ↑ Ici se termine la quatrième section du Yo ki dans le texte actuel du Li ki. Les deux paragraphes qui suivent sont les deux derniers de la sixième section ; mais, en fait, ils se rattachent mieux à la quatrième section qu’à la sixième.