premier fixa la musique afin d’en faire une récompense pour les seigneurs[1].
Ainsi, lorsque le Fils du Ciel instituait une musique, c’était afin de récompenser ceux des seigneurs qui s’étaient montrés vertueux. Lorsque leur vertu était accomplie, que leurs instructions étaient tenues en honneur et que les cinq céréales mûrissaient au temps voulu, alors on les récompensait en leur accordant une musique. C’est pourquoi, chez ceux sous le gouvernement desquels le peuple était accablé, les rangs des danseurs étaient éclaircis ; chez ceux sous le gouvernement desquels le peuple était à son aise, les rangs des danseurs étaient serrés[2]. Ainsi, en considérant leurs danseurs, on connaissait leur vertu ; en entendant leur nom posthume, on savait quelle avait été leur conduite.
Le t’ai tchang manifestait l’éclat ; le hien tch’e, l’universalité ; le chao, la continuité ; le hia, la grandeur ; les
- ↑ Sur K’oei, cf. tome I, p. 86. — D’après ce passage, K’oei aurait fixé la musique sur laquelle devait se chanter l’ode du Vent du sud, afin de conférer comme une récompense aux seigneurs vertueux le droit de chanter cette ode.
- ↑ Lorsqu’un seigneur gouvernait bien, le Fils du Ciel lui accordait une musique qui comportait un grand nombre de danseurs ; les danseurs étaient d’autant moins nombreux que le seigneur gouvernait moins bien. Suivant donc que les rangs des danseurs étaient éclaircis ou serrés, c’est-à-dire suivant qu’il y avait peu ou beaucoup de danseurs, on reconnaissait le degré de vertu du seigneur.