le prince et le sujet sont fixés (à leurs places respectives). Le haut et le bas étant manifestés (dans les montagnes et les lieux humides de la Terre), l’honoré et le méprisé ont (en conséquence) des rangs déterminés. Les êtres soumis au mouvement et ceux qui restent immobiles ont une règle constante[1] ; c’est pourquoi le petit et le grand sont différenciés. Les êtres animés s’assemblent suivant les espèces diverses auxquelles ils appartiennent ; les êtres inanimés se séparent en groupes[2] ; aussi les natures des êtres et leurs destinées ne sont-elles pas identiques. Dans le Ciel sont les figures (des astres) ; sur la Terre sont les formes (des espèces naturelles) ; c’est ainsi que les rites ne sont autre chose que les distinctions qui résultent du Ciel et de la Terre[3].
L’influence de la Terre s’élève en haut ; l’influence du Ciel descend en bas ; le yn et le yang viennent en contact mutuel ; le Ciel et la Terre réagissent l’un sur l’autre. Sous l’ébranlement causé par le tonnerre et l’éclair, sous l’excitation du vent et de la pluie, sous le mouvement imprimé par les quatre saisons, sous l’échauffement du soleil et de la lune, les cent espèces d’êtres se produisent et prospèrent ; c’est ainsi que la musique n’est autre chose que l’harmonie qui est établie entre le Ciel et la Terre.
- ↑ Les êtres soumis au mouvement sont ceux qui naissent, grandissent et meurent en suivant le cours des quatre saisons. Les êtres immobiles sont ceux qui ne sont pas soumis à une évolution annuelle.
- ↑ Je suis ici l’explication de Tcheng k’ang-tch’eng et de K’ong Yng-ta qui considèrent le mot [] comme désignant les animaux et le mot [] comme désignant les végétaux. Les interprètes modernes proposent un autre sens qui me paraît trop subtil.
- ↑ En d’autres termes, les rites ne sont que l’expression ou le symbole des distinctions naturelles qui se trouvent réalisées dans le Ciel et sur la Terre.