et les queues de bœuf[1], (on obtient) ce qu’on appelle la musique.
C’est des notes musicales que la musique prend naissance ; son origine est dans le cœur de l’homme en tant qu’il est ému par les objets. Ainsi, lorsque le cœur ressent une émotion de tristesse, le son qu’il émet est contracté et va en s’affaiblissant ; lorsque le cœur ressent une émotion de plaisir, le son qu’il émet est aisé et relâché ; lorsque le cœur ressent une émotion de joie, le son qu’il émet est élevé et s’échappe librement ; si le cœur ressent une émotion de colère, le son qu’il émet est rude et violent ; si le cœur ressent une émotion de respect, le son qu’il émet est franc et modeste ; si le cœur ressent une émotion d’amour, le son qu’il émet est harmonieux et doux. Ces six (manifestations) ne sont point naturelles[2] ; c’est après avoir été affecté par les objets que (le cœur) est ému. C’est pourquoi les anciens rois veillaient à ce qui affectait (le cœur)[3].
Ainsi, les rites servaient à guider la volonté (de l’homme) ; la musique servait à harmoniser les sons qu’il émet ; les lois servaient à unifier ses actions ; les châtiments servaient à prévenir sa perversité. Les rites et la musique, les châtiments et les lois ont un seul et même but ; c’est par eux que les cœurs du peuple sont unis et
- ↑ Les boucliers et les haches étaient employés dans la danse guerrière ; les plumes et les queues de bœuf, dans la danse pacifique. — La musique complète se compose ainsi de trois éléments : le chant l’orchestre, la danse.
- ↑ En d’autres termes, les six manifestations musicales dont il vient d’être question n’ont pas une origine purement subjective, mais résultent de l’action du monde extérieur sur le sujet.
- ↑ Les anciens rois avaient, parmi leurs attributions, celle de rendre la musique correcte ; la musique ayant son principe dans les émotions, ils veillaient à ce que ces émotions fussent bonnes et généreuses.