n’ajoutèrent ni ne modifièrent rien dans le bureau de la musique ; ils se livrèrent aux pratiques habituelles et se conformèrent aux usages anciens et ce fut tout.
Quand le souverain actuel eut pris le pouvoir, il fit dix-neuf pièces (de poésie)[1] ; il ordonna au che-tchong Li Yen-nien de combiner des airs appropriés et lui conféra le titre de hie-lu-tou-wei[2]. Ceux qui ne sont versés que dans la connaissance d’un seul ouvrage canonique, sont incapables, avec leurs seules forces, de comprendre tout le sens (de ces poésies) ; qu’on rassemble tous ceux qui s’entendent aux cinq ouvrages canoniques[3] et qu’ils s’entr’aident pour expliquer ensemble et pour s’exercer à lire (ces poésies), alors ils parviendront à en pénétrer la signification[4]. Le style (de ces odes) est souvent voisin de la perfection.
Sous les Han c’est l’usage, lorsque arrive le premier jour sin[5] du premier mois (de l’année), de sacrifier à l’Unité suprême dans (la localité de) Kan-ts’iuen[6] ; à six heures du soir on commence le sacrifice nocturne qui
- ↑ Ces dix-neuf odes, qui étaient les odes des sacrifices [], nous ont été conservées dans le XXIIe chapitre du Ts’ien Han chou. Cf. Appendice I.
- ↑ C’est-à-dire intendant qui met l’accord entre les tubes musicaux.
- ↑ Le I King, le Chou King, le Che King, le livre des rites et le livre de la musique.
- ↑ Cette réflexion de Se-ma Ts’ien devrait décourager un traducteur européen ; je me suis cependant hasardé à expliquer, dans l’Appendice I annexé à ce volume, les odes du bureau de la musique.
- ↑ On sait que les jours sont notés au moyen des caractères des cycles dénaire et duodénaire. Le premier jour sin est le premier jour du mois dans 1a notation duquel apparaît le caractère sin du cycle dénaire.
- ↑ Cf. tome II, n. 06.154.