on complète ce qui était défectueux et on produit la transformation ; on seconde le bon gouvernement et on répand les saines instructions. Le Fils du Ciel vient en personne dans le Ming-t’ang[1] pour observer de près (les résultats moraux ainsi obtenus) ; tous les gens du peuple se purifient en masse de leurs perversités et de leurs souillures ; on leur donne à boire et on les rassasie afin d’embellir leurs dispositions naturelles.
C’est pourquoi on dit : « Quand les airs du ya et du song[2] sont dirigeants, le peuple est correct ; quand les sons où retentissent les clameurs et les encouragements se font entendre, les guerriers sont excités ; quand les strophes de Tcheng et de Wei[3] sont exécutées, les cœurs se débauchent. » Sous l’influence de l’harmonie que ces airs mettent d’accord et de l’union qu’ils combinent, les oiseaux et les quadrupèdes eux-mêmes sont émus ; combien plus le seront ceux qui renferment dans leur sein les cinq vertus cardinales et qui ont la faculté d’aimer et de haïr ! C’est là un résultat de la nature même des choses.
La manière de gouverner étant devenue défectueuse, les airs (du pays) de Tcheng[4] furent mis en honneur ; des princes apanagés et des seigneurs héréditaires[5] eurent une renommée qui étendit son éclat sur les pays
- ↑ Sur le ming-t’ang ou salle de distinction, cf. le XIIe chapitre du Li ki.
- ↑ Noms de sections du Che King.
- ↑ Les poésies du pays de Tcheng et de Wei (Ve et VIIe livres de la section Kouo fong du Che King) passaient pour licencieuses.
- ↑ Cf. la note précédente.
- ↑ Des princes ou seigneurs, qui auraient dû être soumis au Fils du Ciel, cherchèrent à imposer leur autorité et à prendre le premier rang.