cru ; on donne en premier lieu le grand bouillon[1] ; ainsi on honore ce qui est essentiel dans le manger et le boire. Dans le grand banquet on met en premier la coupe de breuvage noir, et ce n’est qu’ensuite qu’on fait usage des autres boissons ; dans la nourriture, on met d’abord les deux sortes de millet, et ce n’est qu’ensuite qu’on mange le riz et le sorgho ; dans le sacrifice, on approche des dents d’abord le grand bouillon et ce n’est qu’ensuite qu’on se rassasie des mets variés. Ainsi on met en honneur ce qui est essentiel, et on pratique l’usage normal. Mettre en honneur ce qui est essentiel, c’est ce qu’on appelle la perfection ; pratiquer l’usage normal, c’est ce qu’on appelle la raison. Ces deux choses étant réunies, la perfection se produit, par laquelle on revient à l’Unité suprême[2] ; c’est là ce qu’on appelle l’élévation suprême.
Ainsi, parmi les vases, mettre en premier lieu le vase de breuvage sombre ; parmi les étals, mettre en premier lieu celui qui supporte le poisson cru ; parmi les vases en bois[3], mettre en premier lieu celui qui contient le grand bouillon. C’est là une seule et même idée[4].
Lorsque la coupe est offerte pour marquer le
- ↑ Cf. note 115.
- ↑ L’Unité suprême, dit Se-ma Tcheng, est le principe du Ciel et de la Terre.
- ↑ Voir un dessin du vase teou dans le Dictionnaire chinois-français du Père Couvreur, p. 856.
- ↑ C’est-à-dire que, par tous ces actes, on tend à montrer qu’on met en honneur, comme dans l’antiquité, ce qui est, le plus essentiel. Ainsi le breuvage sombre, c’est-à-dire l’eau, est le plus important des breuvages et c’est pourquoi on lui donne la place d’honneur.