vicomte de Ki[1], fit la poutre de métal placée sur le feu[2], tortura et tua les innocents. En ce temps, ses ministres et ses sujets étaient saisis de terreur et il n’y avait aucun d’eux qui fût sûr de rester en vie. Cependant, lorsque les soldats de Tcheou[3] arrivèrent, ses ordres ne furent pas obéis par ses sujets et il ne put se servir de son peuple. Est-ce à dire que ses ordres n’étaient pas sévères et que ses châtiments n’étaient pas terribles ? (Non, mais) ce qui fut le principe (de sa ruine), c’est qu’il ne suivit pas la conduite prescrite par les rites.
Les armes d’autrefois étaient la lance et la pique, l’arc et la flèche. Cependant le royaume en lutte contre les autres n’avait pas besoin de s’en servir pour soumettre (ses rivaux). Sans entasser des remparts intérieurs et extérieurs, sans creuser des fossés, sans planter des fortifications à la frontière, sans tendre les ressorts des machines de guerre, ce royaume n’en jouissait pas moins du calme. S’il ne craignait pas l’étranger et s’il était inébranlable, il n’y en a pas d’autre raison sinon qu’il avait compris la voie à suivre, qu’il pratiquait la justice et qu’il distinguait son devoir. En ce temps, (le prince) donnait des ordres et était plein de sincérité et d’affection (pour ceux) à qui il commandait ; aussi ses sujets répondaient-ils (à ses ordres) comme l’ombre (répond au corps) et l’écho (au son) ; s’il y avait quelqu’un qui ne se conformât pas à ses ordres, il était attendu par le châtiment, et ainsi le peuple savait ce que c’était que le crime ; c’est pourquoi, après qu’un seul homme eut été châtié, l’empire entier fut soumis ; le coupable n’accusait pas son souverain, car il savait