peu, c’est afin de conserver ses richesses ? Qui ne sait que, si un homme est respectueux et complaisant, c’est afin de conserver le calme ? Qui ne sait que, si un homme observe les rites et les convenances, la politesse et la raison, c’est afin de conserver ce qui constitue sa nature ?
Si un homme n’a en vue que de vivre, par cela même il est assuré de mourir ; si un homme n’a en vue que son intérêt, par cela même sa ruine est certaine ; si un homme cherche son repos dans la paresse et la négligence, par cela même il se met en péril ; si un homme, cherche son repos[1] dans le triomphe de ses passions, par cela même il se perdra.
C’est pourquoi le sage parfait, en se consacrant uniquement aux rites et à la justice, conserve les deux choses à la fois[2], tandis que celui qui s’abandonne uniquement à ses passions et à son naturel perd les deux choses à la fois. Ainsi les lettrés tendent à faire que les hommes conservent les deux choses à la fois ; les
- ↑ Il semble qu’il y ait là une répétition, puisque l’idée de repos est déjà exprimée dans la phrase précédente ; aussi la leçon de Siun tse est-elle préférable : « Si un homme cherche sa joie dans les plaisirs des passions ».
- ↑ Ces deux choses sont, d’une part les rites et la justice, d’autre part les passions et le naturel. Sous une forme plus générale on retrouve ici l’idée exposée dans les deux paragraphes précédents, à savoir que la pratique du devoir est le plus sûr moyen de conserver la vie, tandis que le souci exclusif de sauver son existence mène un homme à sa perte.