lorsque le char allait au pas, s’accordait avec la musique et la danse du roi Ou, et qui, lorsque le char allait vite, s’accordait avec les musiques de Choen et de T’ang, ce bruit était destiné à satisfaire ses oreilles ; les neuf festons de l’étendard rouge orné de dragons servaient à l’accréditer (auprès de la multitude) ; les rhinocéros couchés et les tigres uniques[1] (peints sur les roues des chars), les caparaçons sur lesquels étaient représentés des requins[2], les dragons qui formaient les extrémités (du joug)[3], étaient ce qui entretenait son prestige. Et de même, si les chevaux du char d’apparat sont d’une docilité parfaite et sont instruits à l’obéissance jusqu’à ce que (le Fils du Ciel) soit monté en char, c’est ce qui sert à lui assurer le calme.
Qui ne sait que, si un homme, soutien de l’État, s’expose à la mort et s’obstine dans son devoir, c’est afin de conserver sa vie[4] ? Qui ne sait que, si un homme dépense
- ↑ Quand l’empereur montait en char, on plaçait à droite et à gauche du char les seigneurs dont les chars avaient des roues rouges sur chacune desquelles étaient représentés deux rhinocéros couchés ; on plaçait en avant les seigneurs dont les chars avaient des roues rouges sur chacune desquelles était représenté un tigre unique. — Cette explication est donnée par le commentateur de Siun-tse ; elle se fonde sur un décret rendu en 97 avant J.-C. par l’empereur Ou, et sur un texte du Po hou t’ong ; elle paraît préférable aux interprétations proposées par Siu Koang et Se-ma Tcheng.
- ↑ D’après Siu Koang, il faudrait dire : « les caparaçons faits en peau de requin ».
- ↑ Les extrémités du joug avaient la forme de têtes de dragons. — Suivant une autre interprétation, [] … désignerait des boucles en métal figurant des dragons.
- ↑ L’idée de l’auteur est que des hommes occupant une situation éminente dans l’État peuvent être obligés, pour sauver leur vie même, de s’exposer à la mort et d’accomplir de périlleux devoirs. S’ils n’avaient en vue que de vivre à tout prix, ce serait leur perte assurée ; telle est l’autre proposition qui sera soutenue dans le paragraphe suivant.