de l’homme, dans les funérailles et les sacrifices, (cette hiérarchie et ces distinctions faisaient que) toutes choses avaient une opportunité et une convenance, tous les êtres avaient une règle et une perfection.
Tchong-ni a dit :
« Dans le grand sacrifice, tout ce qui se passe à partir du. moment ou la libation a été faite, je ne désire point le voir[1].
Les Tcheou s’étaient pervertis ; les rites avaient été négligés ; la musique s’était altérée ; le grand et le petit empiétaient l’un sur l’autre. Dans la famille de Koan Tchong[2], il y avait en même temps trois épouses. Ceux qui se conformaient à la règle et qui observaient la droiture se voyaient méprisés de leurs contemporains ; ceux qui se montraient extravagants et s’arrogeaient de faux privilèges, on les appelait illustres et glorieux. Même Tse-hia[3], bien qu’il fût un des plus
- ↑ Ce propos de Confucius se trouve dans le Luen yu, III, 10 (Legge, Chinese Classics, I, p. 22). Le grand sacrifice ne devait être accompli que par l’empereur ; les princes de Lou s’étaient cependant arrogé le droit de le célébrer ; Confucius blâmait cette violation des rites et c’est pourquoi, à partir du moment où avait été faite la libation qui invitait les esprits à accourir, il refusait d’assister au reste de la cérémonie. Cette citation est introduite par Se-ma Ts’ien pour montrer que, dès l’époque de Confucius, les rites s’étaient altérés. Ainsi, après avoir exposé le sens profond des rites antiques qui donnaient satisfaction avec mesure aux désirs du souverain tout en l’empêchant de s’abandonner aux excès, Se-ma Ts’ien va montrer comment les rites furent de plus en plus méconnus pendant toute la fin de la dynastie Tcheou, puis il rappellera comment les Ts’in tentèrent de les restaurer et comment enfin les Han les remirent en honneur.
- ↑ Sur Koan Tchong ou Koan I-ou qui mourut en 645 avant J.-C, et fut le premier ministre du duc Hoan, de Ts’i, cf. Mém. hist., chap. LXII. Koan Tchong avait trois épouses, quoiqu’il ne fût qu’un simple particulier et qu’un tel luxe ne fût permis qu’aux seigneurs. Cette extravagance était donc une preuve que les rites avaient cessé, dès cette époque, d’être bien observés. Un passage du Luen yu (III, 22) semble faire allusion aux trois femmes de Koan Tchong (trois mariages) ; cf. Mém. hist., chap. LXIII, p. 1 v°, où se retrouve cette même expression.
- ↑ Tse-hia est l’appellation de Pou Chang, un des plus célèbres disciples de Confucius. Je n’ai pas trouvé ce propos de Tse-hia dans le Luen yu.