seigneurs. Parfois on diminua le territoire (des rois) en manière de réprimande. C’est ainsi que (les royaumes de) Yen et de Tai ne furent plus les commanderies de la frontière du nord et que (les royaumes de) Ou, de Hoai-nan et de Tch’ang-cha ne furent plus les commanderies de la frontière du sud[1]. Dans les commanderies dépendant (des royaumes) de Ts’i, Tchao, Leang et Tchou, les montagnes illustres et les mers côtières furent toutes en la possession des Han.
Les seigneurs furent graduellement affaiblis et les grands royaumes n’eurent pas plus d’une dizaine de villes, tandis que les petites seigneuries ne dépassaient pas quelques dizaines de li. En premier lieu, ils avaient de quoi s’acquitter du tribut et de leurs obligations ; en second lieu, ils avaient de quoi subvenir aux sacrifices ; ainsi ils étaient comme les barrières et les supports de la capitale.
D’autre part, les Han eurent de quatre-vingts à quatre-vingt-dix commanderies qui se trouvaient emmêlées aux possessions des seigneurs et rapprochées d’elles comme le sont entre elles les dents d’un chien. Ils accaparèrent les points stratégiques et les lieux avantageux. Ils fortifièrent la situation de la souche et de la tige et affaiblirent celle des rameaux et des feuilles. Le noble et le vil furent bien distingués ; aussi toutes choses furentelles à leur place.
- ↑ En d’autres termes, on enleva à ces divers royaumes les portions de territoire qui étaient situées à la frontière de l’empire et on en fit des commanderies placées sous l’autorité directe du Fils du Ciel. En effet, il importait fort à l’empereur d’avoir entre ses mains tous les pays situés sur la frontière, afin de pouvoir surveiller les agissements des barbares et prévenir leurs attaques. Cf. n. 120.