domaines et une grande puissance aux enfants des femmes de second rang afin qu’ils maintinssent le calme dans les quatre mers et qu’ils aidassent et protégeassent le Fils du Ciel[1].
Dans les cent années qui suivirent la conquête de Han, les membres de la famille impériale multiplièrent en nombre et leur parenté devint plus éloignée. Certains seigneurs furent arrogants et fastueux : ils s’habituèrent aux conseils de mauvais ministres et eurent une conduite désordonnée ; les plus puissants se révoltèrent ; les plus faibles n’obéirent pas aux lois ; par là ils mirent en danger le mandat qui leur avait été donné ; ils causèrent la perte de leurs personnes et la destruction de leurs royaumes.
Le Fils du Ciel compara (cette situation à celle) de la haute antiquité et, après cela, redoubla de compassion[2]. Il fit que les seigneurs pussent propager leurs bienfaits et distribuer des royaumes et des places aux cadets de leurs familles ; c’est ainsi que (le royaume de) Ts’i fut partagé en sept ; (le royaume de) Tchao, en six ; (le royaume de) Leang, en cinq ; (le royaume de) Hoai-nan, en trois. Puis les fils de frères de moindre naissance du Fils du Ciel devinrent rois et les frères de moindre naissance des fils de rois devinrent seigneurs ; ils furent plus de cent (à être ennoblis de la sorte). (Les royaumes de) Ou et Tch’ou eurent alors par devant et par derrière des
- ↑ Après avoir montré que, sous le règne du fondateur de la dynastie Han, le territoire impérial était fort restreint tandis que des territoires étendus se trouvaient dévolus à des rois peu nombreux et très puissants, Se-ma Ts’ien va exposer par quels moyens les empereurs parvinrent graduellement à morceler ces grands fiefs et à étendre leur propre autorité. Cf. tome II, p. 530. , § 3.
- ↑ Cf. tome I, Introduction, p. XCI, lignes 1-6.