bordé à l’est par le Kiang, le Hoai, le Kou et le Se[1] et qui s’approchait jusqu’au Koei-ki, constituaient les royaumes de Leang, Tch’ou, Ou, Hoai-nan et Tch’ang-cha. — Tous (ces royaumes) étaient limitrophes à l’extérieur des (barbares) Hou et Yue[2]. — Quant au territoire intérieur, toute la région qui, limitée au nord par les montagnes, s’étendait vers l’est, elle constituait entièrement le domaine des seigneurs ; parmi ceux-ci, les plus grands avaient parfois cinq ou six commanderies et plusieurs dizaines de villes à la suite les unes des autres ; ils avaient établi des palais pour les cent fonctionnaires et usurpaient sur les droits du Fils du Ciel. — Quant aux (empereurs) Han, ils possédaient seulement les commanderies de San-ho, de Tong, de Yng-tch’oan, de Nanyang, ainsi que le territoire qui s’étendait du Kiang-ling vers l’ouest jusqu’au (pays de) Chou, et du Yun-tchong au nord jusqu’au Long-si et au Nei-che[3] ; cela constituait en tout quinze commanderies ; or les princesses et les seigneurs avaient dans ce territoire même de nombreuses places, des revenus desquels ils jouissaient. Comment se fait-il (que tel fut l’état des choses) ? Au moment où l’empire fut conquis (par Kao-tsou), ceux qui étaient du même sang et de la même famille que lui étaient en petit nombre ; c’est pourquoi on donna de vastes
- ↑ Sur les rivières Kou et Se, cf. tome II, n. 07.295 et 07.296.
- ↑ En d’autres termes, l’empereur n’avait pas sous son autorité directe les territoires situés sur la frontière ; c’étaient des rois-vassaux qui étaient voisins des barbares Hou dans le nord et des barbares du pays de Yue dans le sud. Cette situation ne laissait pas que d’être périlleuse puisque, si un roi se révoltait, il était tenté de s’allier aux barbares et de leur ouvrir les portes de l’empire.
- ↑ Sur les commanderies énumérées ici, cf. tome II, Appendice II.