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prosternant le front contre terre, proposèrent un titre honorifique qui fut Hiao-wen-hoang-ti. L’héritier présomptif prit alors le pouvoir dans le temple ancestral de Kao (-tsou) ; au jour ting-wei (14 juillet 157), il prit par droit d’hérédité le titre de souverain-empereur.

La première année de l’empereur King, au dixième mois (1er nov. - 29 nov. 157), l’empereur adressa aux yu-che l’édit suivant :

« Voici ce que j’ai appris : Dans l’antiquité, le fondateur (tsou) était celui qui avait de la gloire et l’ancêtre (tsong) était celui qui avait de la vertu[1]. Dans les rites et les musiques qu’on avait institués, chacun d’eux avait ce qui le caractérisait : les chants qui s’adressent à l’ouïe étaient ce par quoi on célébrait la vertu ; les danses étaient ce par quoi on montrait la gloire. Dans le temple ancestral de Kao(-tsou), à l’époque où on offre le vin tcheou[2], on exécute les danses de la Vertu guerrière, du Commencement pacifique et des Cinq éléments ; dans le temple de Hiao-hoei, à l’époque

  1. En d’autres termes, on donnait le nom de tsou au conquérant qui avait fondé une dynastie par la force ; on appelait tsong l’empereur qui organisait et affermissait le gouvernement de la dynastie par ses institutions équitables et ses vertueuses décisions.
  2. Le vin tcheou était un vin destiné aux sacrifices ; on le fabriquait le premier jour du premier mois et il se trouvait terminé dans le courant du huitième mois. L’empereur Ou profita de la cérémonie dans laquelle on goûtait le vin tcheou au huitième mois, pour exiger des seigneurs une redevance qui devait être payée à cette date sous le prétexte d’aider aux dépenses des sacrifices ; cette redevance était appelée l’or du tcheou.