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L’empereur dit :

— L’agriculture est le fondement de l’empire ; il n’y a aucune occupation plus importante. Maintenant ceux qui épuisent toutes leurs forces à la pratiquer ont encore à payer les redevances des impôts sur la terre et des impôts en grain ; de cette manière on ne fait aucune différence entre ce qui est principal et ce qui vient en dernier lieu[1] ; cela est bien peu propre à encourager l’agriculture. Je supprime les impôts et les taxes qui pèsent sur les champs.

La quatorzième année, en hiver, les Hiong-nou projetèrent de franchir la frontière pour exercer leurs déprédations ; ils attaquèrent la barrière de Tch’ao-no[2] et tuèrent (Suen) Ang, commandant militaire du Pei-ti septentrional. L’empereur envoya alors trois généraux camper dans le Long-si et dans les commanderies de Pei-ti et de Chang. Le tchong-wei Tcheou Ché était général de la garde ; le lang-tchong-ling Tchang Ou était général des cavaliers et des chars ; ils campèrent au nord de la rivière Wei ; ils avaient mille chars et cent mille cavaliers et soldats ; l’empereur alla en personne réconforter l’armée et exciter les soldats en leur exposant ses instructions et en donnant des récompenses aux troupes et aux officiers. L’empereur voulait prendre lui-même le commandement et marcher contre les Hiong-nou ; tous ses ministres l’en dissuadèrent, mais il n’écouta aucun d’eux ; l’impératrice-douairière exigea avec insistance qu’il ne le fit pas ; l’empereur alors, y renonça. Puis il nomma général en chef Tchang Siang-jou,

  1. C’est-à-dire qu’on ne fait aucune différence entre les agriculteurs et les marchands.
  2. T’chao-no était au sud-est de la ville préfecturale de P’ing-leang, province de Kan-sou.