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En effet, c’est parce que la voie à suivre n’est pas enseignée d’une façon parfaite que le peuple ignorant tombe (en faute). Le Che (king) dit :

Énergique et aimable est le souverain ; il est pour le peuple un père et une mère[1].

Maintenant, quand un homme est en faute, avant qu’on lui ait départi l’instruction, le supplice lui est appliqué ; s’il arrive qu’il veuille corriger sa conduite et devenir bon, il n’en a plus aucun moyen. J’ai fort pitié de cet état de choses. En effet, quand le supplice a été jusqu’à couper les membres et le corps et jusqu’à déchirer la chair et la peau, (les parties enlevées) ne repousseront jamais. A quoi servent ces souffrances cruelles et ce manque de bienfaisance ? Cela répond-il à l’idée qu’on se fait d’un père et d’une mère du peuple ? Je supprime donc les mutilation pénales[2].

  1. Ces deux vers se trouvent à la fin de la première strophe de l’ode 7 de la deuxième décade du Ta-ya. M. Legge (Chinese Classics, vol. IV. p. 490, note) traduit « happy and courteous » ; mais il renvoie en même temps au texte du Li ki (cf. Legge, Sacred Books of the East, vol. XVIII, p. 340), où le commentaire donne à entendre que ces deux mots attribuent au prince dans l’éducation de son peuple l’énergie d’un père et la douceur d’une mère dans l’éducation de leurs enfants. C’est bien là le sens dans lequel l’empereur Wen doit comprendre la citation qu’il fait du Che king.
  2. On trouvera, dans le chapitre Hing fa tche du Ts’ien Han chou (chap. XXIII, p. 6), l’énumération des châtiments qui furent substitués, dans le code, aux mutilations.