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sur des inférieurs et, par là, mettent en lumière mon manque de vertu. C’est là ce que je ne saurais aucunement admettre ; je supprime cette fonction.

Le cinquième mois (29 mai - 27 juin 167), l’honorable Choen-yu (I)[1], intendant en chef du grenier public dans le pays de Ts’i, se rendit coupable d’une faute et fut condamné au supplice ; des agents de la prison envoyés par décret impérial vinrent se saisir de lui pour le transporter et l’enchaîner à Tch’ang-ngan. L’intendant du grenier public n’avait pas de fils, mais il avait cinq filles ; au moment de partir, quand on venait de l’arrêter, il injuria ses filles en disant :

— Quand on a des enfants, mais qu’on n’a pas de fils, cela n’est d’aucune utilité soit dans la prospérité, soit dans l’infortune.

Sa plus jeune fille, T’i-yong, en fut affligée et pleura ; elle suivit donc son père à Tch’ang-ngan ; elle adressa à l’empereur une requête en ces termes :

« Le père de votre servante est un

  1. Ce Choen-yu I laissa la réputation d’un médecin illustre ; cf. Mém. hist., chap. CV. Il avait dans le pays de Ts’i la charge d’intendant en chef du grenier public ; cette fonction existait aussi à la cour des Han où l’intendant en chef et l’intendant en second du grenier public dépendaient du ministère de l’agriculture ou ta-se-nong (cf. Appendice, I, § 1). Cette anecdote est racontée en termes presque identiques à ceux que nous trouvons ici dans le chapitre Hing fa tche du Ts’ien Han chou (chap. XXIII, p. 5 v°-6 r°).