troupes dans les camps du sud et du nord, puis que tous les membres de la famille Lu entrent dans le palais, y occupent des places importantes et dirigent les affaires. S’il en est ainsi, le cœur de l’impératrice-douairière se calmera et vous et les autres vous pourrez échapper au malheur.
Le grand conseiller suivit l’avis de Pi-K’iang. L’impératrice-douairière se détendit ; elle se lamenta en s’affligeant. Telle fut l’origine de la puissance de la famille Lu.
Une amnistie générale fut alors promulguée dans l’empire. Le neuvième mois, au jour sin-tch’eou (19 oct. 188), on fit les funérailles. L’héritier présomptif[1] prit donc la dignité d’empereur et se rendit au temple funéraire de Kao(-tsou). Dès la première année, les proclamations et les ordonnances émanèrent toutes de l’impératrice-douairière ; l’impératrice-douairière intitula « décrets »[2] (ses édits).
(L’impératrice) tint conseil, dans le désir de nommer rois les membres de la famille Lu. Elle interrogea le
- ↑ La princesse Yuen de Lou (cf. note 07.301. ), qui était fille de l’impératrice Lu et sœur de l’empereur Hiao-hoei, avait eu, de son mariage avec Tchang Ngao, marquis de Siuen-p’ing, une fille qui, lorsqu’elle fut devenue nubile, épousa son oncle, l’empereur Hiao-hoei. C’était l’impératrice Lu qui avait combiné cette union afin de donner plus de puissance à sa propre famille. De ce mariage n’était né en réalité aucun enfant ; mais l’impératrice Lu obligea sa petite nièce à simuler une grossesse ; puis elle fit passer pour le fils de l’impératrice l’enfant d’une autre femme du palais, après avoir eu le soin de faire périr la véritable mère. Ce fut cet enfant qui fut proclamé héritier présomptif et qui prit le pouvoir à la mort de l’empereur Hiao-hoei.
- ↑ L’impératrice, en donnant le nom de tche à ses propres ordonnances, usurpait un droit qui ne pouvait appartenir qu’à l’empereur (cf. note 06.208. ).