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jeune et n’avait pu se lever si tôt. L’impératrice-douairière, apprenant qu’il était resté seul, envoya des émissaires lui faire boire du poison. Au point du jour, (l’empereur) Hiao-hoei revint ; le roi de Tchao était mort. — A la suite de cet événement, Yeou, roi de Hoai-yang, changea de titre et devint roi de Tchao. — En été, un édit (de l’impératrice) conféra, par un honneur rétrospectif, le titre posthume de marquis de Ling-ou au père[1] du marquis de Li. — Ensuite, l’impératrice-douairière coupa les mains et les pieds de la fou-jen Ts’i ; elle lui arracha les yeux ; elle lui brûla les oreilles ; elle lui fit boire une drogue qui rend muet et la fit rester dans des latrines ; elle l’appelait le porc-femme ; quelques jours après, elle appela l’empereur Hiao-hoei pour qu’il regardât le porc-femme ; Hiao-hoei le vit, s’informa et apprit que c’était la fou-jen Ts’i ; il pleura alors abondamment et en tomba malade ; pendant plus d’une année, il ne put se lever ; il envoya des gens adresser cette requête à l’impératrice-douairière :

— Ce que vous avez fait n’est pas une action humaine ; comme je suis votre fils, désormais, je ne pourrai plus jamais gouverner l’empire.

A partir de ce moment, Hiao-hoei se mit à boire chaque jour et à vivre dans la débauche sans s’occuper du gouvernement ; c’est pourquoi il tomba malade.

La deuxième année, le roi Yuen, de Tch’ou, et le roi Tao-hoei, de Ts’i, vinrent tous deux à la cour. Le dixième mois (21 nov. - 19 déc. 194), (l’empereur) Hiao-hoei et le roi de Ts’i festoyaient et buvaient en présence de l’impératrice-douairière. Hiao-hoei, considérant que le roi

  1. C’est-à-dire à Lu Tse, marquis de Tcheou-lu, et frère aîné de l’impératrice. Cf. note 110.