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de Tch’ou. Long Tsiu fut tué. Le roi de Ts’i, (T’ien) Koang, s’enfuit auprès de P’ong Yue. En ce temps, P’ong Yue, à la tête d’une armée, se trouvait dans le territoire de Leang ; il allait et venait, harcelant les troupes de Tch’ou et leur coupant les vivres.

La quatrième année (203 av. J.-C.), Hiang Yu dit au ta-se-ma Ts’ao Kieou, marquis de Hai-tch’oen :

— Ayez soin de bien garder Tch’eng-kao ; si Han vous provoque au combat, gardez-vous d’en venir aux mains avec lui ; ne le laissez pas aller du côté de l’est, c’est tout (ce que je vous demande). Dans quinze jours, j’aurai certainement conquis le territoire de Leang et je vous rejoindrai, ô général.

Il se mit donc en route, attaqua Tch’en-lieou, Wai-hoang et Soei-yang et les soumit. — Han provoqua en effet plusieurs fois au combat l’armée de Tch’ou ; celle-ci ne sortit pas ; (le roi de Han) envoya des gens l’insulter ; au bout de cinq ou six jours, le ta-se-ma s’irrita ; il fit traverser à ses soldats la rivière Se ; les troupes étaient au milieu du passage lorsque Han les attaqua et fit subir une grande défaite à l’armée de Tch’ou ; il s’empara de tout ce que le royaume de Tch’ou possédait d’or, de joyaux[1] et de richesses. Le ta-se-ma (Ts’ao) Kieou et le tchang-che (Se-ma) Hin se coupèrent tous deux la gorge sur le bord de la rivière Se. — Hiang Yu était arrivé à Soei-yang lorsqu’il apprit que le marquis de Hai-tch’oen avait été défait ; il ramena donc ses soldats en arrière. L’armée de Han se trouvait alors assiéger Tchong-li Mo[2] à l’est de Yong-yang ; à l’arrivée de Hiang Yu, elle s’enfuit tout entière dans des parages difficiles d’accès.

  1. Le mot [] ne me semble pas avoir ici le sens spécial de « jade » ; il désigne tous les objets beaux et précieux.
  2. Général de Hiang Yu.