outre il apprit que le gouverneur de P’ei avait déjà triomphé de Hien-yang. Hiang Yu entra dans une grande colère ; il chargea le prince de Tang-yang[1] et d’autres officiers d’attaquer la passe ; Hiang Yu entra donc et parvint à l’ouest de (la rivière) Hi ; le gouverneur de P’ei était campé au bord de (la rivière) Pa[2] ; il n’avait encore pu avoir aucune entrevue avec Hiang Yu. Ts’ao Ou-chang qui était tso-se-ma du gouverneur de P’ei, envoya un messager dire à Hiang Yu :
— Le gouverneur de P’ei veut être roi du pays à l’intérieur des passes et faire de Tse-yng son conseiller ; les joyaux et les objets précieux, il les possède tous[3].
Hiang Yu se mit dans une grande fureur et dit :
— Demain matin je nourrirai bien mes soldats pour qu’ils attaquent et détruisent l’armée du gouverneur de P’ei. A ce moment Hiang Yu avait quatre cent mille soldats qui se trouvaient à Hong-men près de Sin-fong[4] ; le gouverneur de P’ei avait cent mille soldats qui se trouvaient sur le bord de (la rivière) Pa. Fan Tseng donna le conseil suivant à Hiang Yu :
— Lorsque le gouverneur de P’ei résidait à l’est des montagnes, il était avide de richesses et aimait les femmes. Maintenant qu’il a franchi les passes, il ne s’est emparé d’aucun objet précieux, il ne s’est complu à aucune femme ; c’est la preuve que ses visées ne s’arrêtent pas
- ↑ K’ing Pou. Cf. note 180.
- ↑ La rivière Hi et la rivière Pa sont deux petits affluents de droite de la rivière Wei ; la rivière Pa (cf. note 06.480. ) est fort voisine de la ville préfecturale de Si-ngan ; la rivière Hi est un peu plus à l’est.
- ↑ En faisant cette démarche, Ts’ao Ou-chang espérait gagner les bonnes grâces de Hiang Yu ; il trahissait donc son chef, le gouverneur de P’ei.
- ↑ Hong-men était à l’ouest de la rivière Hi et à 17 li à l’est de Sin-fong, qui n’est autre que la sous-préfecture de Lin-t’ong, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si.