à lui seul dix hommes ; les cris des soldats de Tch’ou ébranlaient le ciel ; il n’y avait pas un homme dans les armées des seigneurs qui ne fût saisi de terreur ; après avoir défait l’armée de Ts’in, Hiang Yu manda en audience les généraux des seigneurs ; quand ils entrèrent par la porte du camp[1], il n’y en eut pas un qui ne s’avançât à genoux, il n’y en eut aucun qui osât lever la tête pour le regarder. Ce fut à partir de ce moment que Hiang Yu devint général en chef des seigneurs ; tous les seigneurs lui furent subordonnés.
Tchang Han avait établi son camp à Ki-yuen[2] ; Hiang Yu campait au sud de (la rivière) Tchang. Ils restaient en observation et n’en venaient point aux mains. Comme les armées de Ts’in avaient plusieurs fois reculé, Eul-che envoya un messager faire des reproches à Tchang Han. Tchang Han, saisi de peur, envoya le tchang-che Hin[3] demander des instructions ; (Hin) étant arrivé à Hien-yang resta pendant trois jours devant la porte extérieure[4] du palais ; Tchao Kao refusa de lui donner audience et témoigna de la défiance ; le tchang che Hin
- ↑ L’expression [] signifie littéralement : « la porte des timons de char ». Lorsque l’armée était en campagne, les chars de guerre étaient mis en rangs au lieu du campement et les timons de deux chars se faisant face indiquaient la porte.
- ↑ Au sud de la sous-préfecture de P’ing-hiang, préfecture de Choen-té, province de Tche-li.
- ↑ Ce tchang-che Hin avait pour nom de famille Se-ma. Il est identique au Se-ma Hin qui autrefois, en sa qualité de chef de la prison de Yo-yang, avait rendu service à Hiang Leang. Cf. note 107.
- ↑ Les gardes de l’enceinte du palais étaient sous les ordres d’officiers appelés se-ma ; c’est pourquoi on donnait à toutes les portes extérieures du palais le nom de « porte du se-ma ». Sur cet incident, cf. pp. 210-211.