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de Tong-kai (ou de Yue Tong-hai, aujourd’hui la province de Tche-kiang) et le royaume de Min Yue (aujourd’hui la province de Fou-kien) ; les princes de ces deux états étaient descendants de ce Keou Tsien, roi de Yue, qui avait été, aux temps de la dynastie Tcheou, un puissant souverain. Plus au sud, un ancien officier de Ts’in che-hoang-ti, Tchao T’o, avait fondé un grand empire, le Nan Yue, qui, bien qu’ayant sa capitale à Canton, paraît avoir compris la majeure partie de l’Indo-Chine orientale ; lui et ses descendants sont regardés par les historiens annamites comme la troisième des dynasties qui régnèrent sur leur pays ; c’est la dynastie Triêu, Triêu étant la prononciation annamite du nom de famille Tchao.

Du côté de l’ouest LXXIX-1, on rencontrait l’important royaume de Tien dont la capitale devait être située non loin du moderne Yun-nan-fou LXXIX-2. L’origine en était ancienne : le roi Wei du pays de Tch’ou, qui régna de 339 à 329 avant J.-C, avait envoyé le général Tchoang Kiao conquérir ces régions ; sur ces entrefaites, le royaume de Ts’in attaqua celui de Tch’ou et Tchoang Kiao se vit dans l’impossibilité de revenir ; il en prit assez aisément son parti, s’installa sur les bords du lac Tien et se tailla là une principauté qui s’appela, du nom du lac, le royaume de Tien. Une foule d’autres petits états s’étaient constitués dans ces contrées du sud-ouest depuis qu’elles avaient secoué le joug chinois ; les plus considérables étaient celui de Yé-lang (aujourd’hui sous-préfecture de T’ong-tse, préfecture de Tsoen-i,

hai et de Min-yue, voyez le chap. CXIV des Mémoires historiques. Pour l’histoire du royaume de Nan Yue, voyez le chap. CXIII.

LXXIX-1. Cf. chap. CXVI des Mémoires historiques.

LXXIX-2. D’après le grand ouvrage sur le Yun-nan publiée en 1807 par Che Fan 師範 , sous le titre de Tien-hi 滇繫 (chap. 1, 1ere partie, p. 10 v°), Tchoang Kiao avait établi sa capitale à Tsiu-lan-tch’eng 苴蘭城 , à environ 5 kilomètres au nord du moderne Yun-nan-fou.