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la capitale du royaume de Ta-yuan. Li Koang-li partit dans l’automne de l’année 104 avant notre ère ; une grande disette sévissait alors dans tout le Turkestan ; l’armée chinoise fut obligée pour s’approvisionner, de faire successivement le siège des cités qu’elle rencontrait et qui s’obstinaient à lui refuser des vivres ; elle parvint avec la plus grande peine jusqu’à cette même ville de Yeou-tch’eng où l’ambassadeur chinois avait trouvé la mort et ce fut pour essuyer sous ses murs une défaite si

pour ma part, au contraire, je pense que ces analogies phonétiques ne peuvent servir qu’à confirmer des rapprochements autorisés au préalable par des faits et qu’elles n’ont jamais en elles-mêmes une force probante suffisante ; la Nμσαια de Strabon se trouvait à l’extrémité sud-ouest de l’Hyrcanie, c’est-à-dire fort au sud de l’Oxus et à une grande distance du Ferganah ; peut-on placer dans ce pays la ville de Eul-che ? La marche à suivre pour résoudre ce problème me paraît être de chercher si quelque texte peut nous éclairer sur la position de cette cité. Le livre des T’ang (T’ang chou, chap. CCXXI, 2e partie, p. 2 r°) dit : « Le Ts’ao oriental est appelé parfois des quatre noms suivants : Choai-tou-cha-na, Sou-toei-cha-na, Kie-pou-tsiu-na ou Sou-tou-che-ni : il se trouve au nord des monts Pouo-si ; c’est le territoire de la ville de Eul-che au temps des Han. .

Le pays de Ts’ao de l’époque des Tang est bien connu ; il faisait partie de la confédération de huit cités qui se groupait sous l’autorité du prince de Samarkand (cf. ma traduction des Voyages de I-tsing, p. 74). Il se divisait lui-même en quatre petits états secondaires dont l’un était appelé le Ts’ao oriental ; le Ts’ao oriental, comme nous l’apprenons par ce texte, était aussi appelé Choai-tou-cha-na ; sous les transcriptions diverses que l’histoire des T’ang donne de ce nom (la transcription Kié-pou-tsiu-na est mise ici par erreur,- car elle représente le Kaboutan ou Ts’ao occidental), on reconnaît le Sou-lou-li-se-na de Hiuen-tchoang. M. Vivien de Saint-Martin (Hiuen-tchoang, t. III, p. 279) identifie Satrouchna ou Osrouchna, comme l’appellent les historiens musulmans, avec la localité actuelle d’Oura-tépé sur la route de Khodjend à Samarkand. Là devait donc être située la ville de Eul-che qui était la capitale du royaume de Ta-yuan, puisque le roi y résidait (ce n’est que plus tard que la capitale devint la ville de Koei-chan).