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qui nous ait longuement parlé d’eux dans le CXe chapitre des Mémoires historiques.

Les Hiong-nou avaient des moeurs fort analogues à celles des Mongols actuels, dont ils occupaient d’ailleurs le territoire LXIII-1. Ils étaient pasteurs et par conséquent nomades : les bestiaux épuisent vite les ressources d’un pâturage et doivent se déplacer pour gagner de nouvelles prairies ; les Hiong-nou suivaient donc leurs troupeaux qui consistaient surtout en chevaux, en vaches, en moutons et en chameaux. Ils se nourrissaient du lait et de la chair de ces animaux ; ils mangeaient beaucoup de viande ; ce trait caractéristique frappait les Chinois dont le régime est essentiellement végétarien. Ils avaient des vêtements de peau et des tentes en feutre. Pour prévenir les conflits qui n’auraient pas manqué de naître si deux ou plusieurs tribus avaient convoité les mêmes herbages, chaque horde avait une contrée qui lui était assignée ; elle pouvait y vaguer à sa guise, mais il lui était interdit d’en franchir les limites.

Les peuples pasteurs sont le plus souvent aussi des peuples chasseurs. Les Hiong-nou étaient de très habiles archers et d’excellents cavaliers ; les enfants s’exerçaient à chevaucher sur des moutons et à tuer à coups de flèches des rats et des oiseaux ; devenus grands, ils accompagnaient leurs aînés dans les chasses qui étaient leur occupation favorite.

Une telle vie devait les rendre bons guerriers ;


LXIII-1. D’après les Mémoires historiques, chap. CX, p. 4 v°, ils étaient limitrophes de la commanderie de Tai ( 代 ) dont le centre est l’actuel Yu-tcheou 蔚州 , au sud de Siuen-hoa-fou 宣化府 . dans la province de Tche-li, et ils touchaient à la commanderie de Yun-tchong 雲中 , qui correspond à la préfecture actuelle de Yu-lin 榆林府 , au pied de la Grande Muraille dans le nord de la province de Chàn-si : nous voyons d’autre part, dans les récits des expéditions que les Chinois dirigèrent contre eux, qu’ils dominaient aussi dans toute la région du lac Barkoul.