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TROISIEME PARTIE


DE LA PART QUE PRIRENT SE-MA T’AN ET SE-MA TS’IEN A LA
RÉDACTION DES MÉMOIRES HISTORIQUES


En racontant les vies de Se-ma Tan et de Se-ma Ts’ien, nous avons établi que tous deux remplirent à la cour des Han la charge de grand astrologue. Or de nombreux passages des Mémoires historiques commencent par la phrase : « Le duc grand astrologue dit... » Nous sommes donc certains de ne pas commettre d’erreur en attribuant ces textes à Se-ma Ts’ien lui-même ou à son père.

Certains critiques ont voulu faire une distinction plus tranchée encore et ont soutenu que l’expression « le duc grand astrologue » désignait seulement Se-ma Tan. Cette opinion a son origine dans une phrase d’un commentateur des Mémoires historiques. Se-ma Tcheng, érudit du VIIIe siècle de notre ère, nous dit XLVII-1 en effet : « Voici l’explication du mot « duc » : dans le livre qu’il écrivit, Se-ma Ts’ien honore son père en l’appelant « duc ». Cependant Se-ma Ts’ien hérita des fonctions de son père ; la charge (de Se-ma Tan) est donc la même que celle de Se-ma Ts’ien. » — D’autre part, Se-ma Ts’ien nous dit lui-même que, trois ans après la mort de son père, il fut nommé grand astrologue en chef « (t’ai che ling) XLVII-2. » Du rapprochement de ces deux textes on conclut que Se-ma Tan et Se-ma Ts’ien eurent tous deux la charge de « grand astrologue en chef (t’ai che ling) », mais que, lorsque le fils parle de son père, il modifie son titre en l’appelant du nom plus honorifique de « duc grand astrologue (t’ai che kong). » Tous les passages dont le


XLVII-1. Mémoires historiques, chap. CXXX, p. 1 v°.

XLVII-2. Mémoires historiques, chap. CXXX, p. 4 r°. 太史令 .