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Si ces rapports sont bons, le prince de Tcheou vous en saura gré ; si ces rapports sont mauvais, vous serez un homme qui aura encouragé l’annexion de Tcheou à Ts’in et vous serez certainement considéré comme criminel.]

Ts’in (voulut) attaquer Tcheou. Tcheou Siu parla au roi de Ts’in en ces termes :

— Si je puis donner un conseil au roi, c’est de ne pas attaquer Tcheou ; si vous attaquez Tcheou, en vérité vous n’y aurez pas de profit[1]. Votre renommée sera abhorrée de l’empire, et l’empire, détestant Ts’in à cause de sa renommée, s’alliera certainement à l’est avec Ts’i. Vos armes se seront abaissées (en entrant en conflit) avec Tcheou et vous aurez fait s’allier l’empire avec Ts’i. Alors T’sin n’aura plus la royauté. L’empire désire abaisser Ts’in et c’est pourquoi on engage Votre Majesté à attaquer Tcheou. Si Ts’in est abaissé aux yeux de l’empire, ses ordres ne seront plus obéis.]

La cinquante-huitième année (257 av. J.-C.), [les trois Tsin[2] résistèrent à Ts’in. Tcheou ordonna à son conseiller d’État de se rendre à Ts’in. Comme Ts’in le traita avec mépris, celui-ci revint de sa mission. Un étranger parla

  1. Le territoire des Tcheou est fort peu étendu et par conséquent Ts’in n’a pas grand profit à le conquérir. D’autre part, les Tcheou représentent la monarchie du droit divin, et les attaquer est un crime ; quand Ts’in aura vaincu les Tcheou, il aura en réalité abaissé sa propre puissance aux yeux de l’empire.
  2. Les royaumes de Han, Tchao et Wei formée des débris de celui de Tsin.