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à côté de (Yang Yeou-ka et dit :

— C’est bien, mais je puis vous apprendre à tirer.

Yang Yeou-ki en colère lâcha son arc, saisit son épée et dit :

— Étranger, prétendez-vous être capable de m’enseigner à tirer ?

L’étranger lui répondit :

— Ce n’est pas que je sois capable de vous enseigner à tendre le bras gauche et à replier le bras droit. Mais, lorsqu’à une distance de cent pas d’une feuille de mûrier vous avez tiré cent fois et que vous l’avez touchée cent fois, si vous ne vous arrêtez pas satisfait, petit à petit votre ardeur se ralentira, vos forces faibliront, votre arc se tordra, vos flèches se courberont, et un seul coup où vous ne réussirez pas détruira l’effet de vos cent coups (précédents).— Or[1] maintenant vous avez écrasé Han et Wei ; vous avez battu Che Ou ; au nord, vous vous êtes emparé de Lin et de Li-che, (villes de) Tchao ; vous avez acquis une grande gloire ; cependant vous allez derechef sortir de la frontière à la tête de vos soldats pour traverser les deux Tcheou, tourner le dos à Han et attaquer Leang. Si une seule de vos entreprises ne réussit pas, toute votre gloire passée sera perdue. Il vaut mieux pour vous prétexter une maladie et ne pas vous mettre en campagne. »]

La quarante-deuxième année (273 av. J.-C.), [Ts’in viola la convention relative à Hoa-yang[2]. Ma Fan parla au prince de Tcheou en ces termes :

— Je vous prie d’ordonner

  1. L’apologue est terminé et envoyé supposé du prince Tcheou s’adresse maintenant à Po K’i.
  2. D’après le Kouo ti tche, la ville de Hoa-yang était à 40 li au sud de la sous-préfecture de Koan-tch’eng. — Koan-tch’eng n’est plus aujourd’hui qu’un relais de poste, non loin de la préfecture secondaire de Tcheng, province de Ho-nan. — Hoa-yang appartenait à l’État de Wei ; le roi de Ts’in l’attaqua et la prit, au mépris des traités.