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dit :

— C’est fort bien ; l’envoyé suspendra[1] son départ.

(Sou) Tai dit :

— Pourquoi ne donnez-vous à Tcheou (la ville de) Kao-tou ?

Le conseiller d’État de Han se mit fort en colère et dit :

— Je n’exige de Tcheou ni cuirasses ni grain, et c’est déjà beaucoup. Pourquoi donc donnerais-je à Tcheou (la ville de) Kao-tou ?

(Sou) Tai répliqua :

— Si vous donnez à Tcheou (la ville de) Kao-tou, ce sera cause que Tcheou se décidera[2] et prendra le parti de Han. Lorsque Ts’in l’apprendra, il sera fort en colère et s’irritera contre Tcheou[3] ; c’est pourquoi il n’aura plus de relations avec les envoyés des Tcheou ; au prix (de la ville) peu importante de Kao-tou vous obtiendrez Tcheou tout entier ; pourquoi ne pas la donner ?

Le conseiller d’État dit :

— C’est bien.

Il donna donc à Tcheou (la ville de) Kao-tou .]

La trente-quatrième année (281 av. J.-C.), Sou Li[4] parla au prince de Tcheou en ces termes. ; « Ts’in a écrasé

  1. Se-ma Tcheng dit que [] est ici le synonyme de arrêter.
  2. Tcheou se décidera entre Ts’in et Han, les deux rivaux qui cherchaient chacun de leur côté à gagner son appui.
  3. Le Tchan kouo ts’é présente ici une variante intéressante ; il écrit : il brûlera les lettres de créance (des envoyés) de Tcheou.
  4. Sou Li était, comme Sou Tai, frère cadet de Sou Ts’in. — Le discours qui va suivre est le sixième paragraphe du chapitre consacré aux Tcheou occidentaux, d’après la table des matières du Tchan kouo ts’é, mais il n’occupe en fait que la onzième place dans le texte de ce chapitre. De pareilles anomalies sont assez fréquentes dans le Tchan kouo ts’é ; nous indiquerons toujours le numéro d’ordre de la table des matières.