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cette manière vous le détacherez de Ts’in : Tcheou, s’étant séparé de Ts’in, s’unira certainement à Yng[1].

Ts’in (voulait) emprunter le chemin qui se trouvait entre les deux Tcheou, dans l’intention d’attaquer Han[2]. Tcheou eut peur que, s’il le prêtait, il eût tout à craindre de Han, que, s’il ne le prêtait pas, il eût tout à craindre de Ts’in. Le clerc Yen dit au prince de Tcheou[3] :

— Pourquoi n’ordonnez-vous pas à des gens d’aller parler à Chou, duc de Han, en ces termes : Si Ts’in ose couper Tcheou par le milieu pour attaquer Han, c’est qu’il a confiance dans les Tcheou orientaux ; pourquoi Votre Altesse ne donne-t-elle pas une terre à Tcheou et ne livre-t-elle pas des otages qu’elle enverra à Tch’ou ? (Si vous agissez ainsi,) Ts’in certainement soupçonnera Tch’ou et ne se fiera pas à Tcheou et ainsi Han ne sera pas attaqué. — Vous ferez dire d’autre part à Ts’in : C’est forcé par la contrainte que Han donne une terre à Tcheou, car il se propose de rendre ainsi Tcheou suspect aux yeux de Ts’in ; Tcheou n’ose pas ne pas recevoir (ce présent). — Ts’in n’aura certainement aucune raison pour ordonner à Tcheou de ne pas l’accepter ; ainsi vous aurez reçu une terre de Han et vous aurez obéi à Ts’in.]

  1. C’est-à-dire : à Tch’ou. Yng était la capitale du royaume de Tch’ou ; cette ville était à 10 li au nord de la sous-préfecture de Kiang-ling qui fait partie de la ville préfecturale de King Tcheou, province de Hou-pe.
  2. La ville de I-yang (cf. note 508), qui était la capitale de l’État de Han, était l’objet constant des attaques du roi de Ts’in ; Lo-yang, résidence des Tcheou occidentaux et des Tcheou orientaux se trouvait placée entre les deux rivaux.
  3. Au duc Ou, des Tcheou occidentaux, d’après Se-ma Tcheng. Cependant le Tchan houo ts’é place ce discours dans le chapitre consacré aux Tcheou orientaux.