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Tsien lui proposa d’inviter (le roi de) Tch’ou à lui donner une terre en guise de félicitations] ; (le duc) nomma en effet son fils Kieou héritier présomptif.

La huitième année (307 av. J.-C.), Ts’in attaqua I-yang[1]. Tch’ou vint à son secours, puis croyant que Tcheou embrassait le parti de Ts’in, il se prépara à l’attaquer. Sou Tai[2] parla en faveur de Tcheou au roi de Tch’ou et lui dit :

— Pourquoi (amener) une calamité en pensant que Tcheou agit en faveur de Ts’in[3] ? Ceux qui disent que Tcheou est plus en faveur de Ts’in que de Tch’ou désirent faire que Tcheou s’unisse à Ts’in, et c’est pourquoi ils disent Tcheou-Ts’in[4]. Si Tcheou sait qu’il ne peut rompre (votre dessein), il s’unira certainement à Ts’in, c’est là le moyen subtil (qu’ont imaginé) ceux qui désirent que Ts’in s’empare de Tcheou. Ceux qui font des plans pour Votre Majesté (lui diront) : Si Tcheou s’allie à Ts’in, profitez-en pour l’approuver ; s’il ne s’allie pas à Ts’in, dites encore que c’est fort bien ; de

  1. Aujourd’hui, sous-préfecture de I-yang, préfecture et province de Ho-nan.
  2. Sou Tai était originaire de Lo yang ; comme son frère aîné, Sou Ts’in (cf. Mayers, Manual, n° 626), il fut un habile machinateur de combinaisons politiques au temps des royaumes combattants.
  3. Se-ma Tcheng commente cette phrase en ces termes : Sou-Tai, parlant en faveur de Tcheou au roi de Tch’ou, lui dit : — O roi, pourquoi pensez-vous que Tcheou est du parti de Ts’in ? Tcheou n’est point en réalité du parti de Ts’in ; si maintenant Votre Majesté accuse Tcheou d’être du parti de Ts’in, Tcheou redoutera Tch’ou et ne manquera pas de s’incorporer à Ts’in, ce qui sera une calamité.
  4. C’est-à-dire : ils réunissent dans le langage Tcheou et Ts’in, comme si ces deux États n’en faisaient déjà plus qu’un.