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Après vingt-six ans de règne, le roi Ngan mourut (376 av. J.-C.). Son fils, Hi, qui fut le roi Lié, prit le pouvoir.

La deuxième année (374 av. J.-C.) du roi Lié, Tan, grand astrologue des Tcheou, rendit visite au duc Hien, de Ts’in, et lui dit :

— Autrefois les Tcheou ont été en bonne harmonie avec le royaume de Ts’in, puis ils s’en sont séparés ; après cinq cents ans de séparation, ils se réuniront de nouveau ; après dix-sept ans de réunion, celui qui sera roi par la force apparaîtra[1].

  1. Cette prédiction est assez obscure ; — En premier lieu elle est présentée avec diverses variantes ; § ici, nous avons la leçon : après 17 ans ; § dans le chapitre XXVIII des Mémoires historiques et dans le chapitre XXV du Ts’ien Han chou, nous lisons 70 ans ; § enfin, dans le chapitre V des Mémoires historiques, nous lisons 77 ans. — La leçon : 17 ans est la seule qui soit expliquée par les commentateurs, mais elle se prête à deux interprétations : § suivant la première, il s’écoula cinq cents ans depuis le moment où Fei-tse reçut le fief de Ts’in et acquit ainsi pour sa famille une situation indépendante des Tcheou, jusqu’à la 2e année du duc Hiao (360 av. J.-C.) : en cette année-là, le roi Hien envoya de la viande sacrée au duc Hiao et scella ainsi la réconciliation ou la réunion avec lui ; dix-sept ans après, c’est-à-dire en 343 avant J.-C., le roi Hien conféra au duc Hiao le titre d’hégémon, c’est-à-dire de chef supérieur en force à tous les autres seigneurs (cf. p. 303 ) ; § d’après l’autre interprétation, il s’écoula cinq cents ans depuis le moment où le duc Siang, de Ts’in, se proclama lié heou, jusqu’à la 52e année du roi Tchao, de Ts’in (255 av. J.-C.), époque où le souverain triompha complètement de la dynastie Tcheou, s’annexa la majeure partie de ses États et réunit ainsi les deux royaumes ; dix-sept ans plus tard (238 av. J.-C.), le prince Tcheng, qui devait être T’sin Che-hoang-ti, tua l’amant de sa mère et établit ainsi son autorité qui fut celle d’un roi qui s’impose par la force. Dans les deux interprétations, le chiffre de 500 ans n’est qu’une approximation très vague. — Dans le chapitre LXIII des Mémoires historiques, Se-ma Ts’ien cite l’opinion de certains auteurs d’après lesquels ce Tan, grand astrologue des Tcheou, ne serait autre que Lao-tse ; mais cette identification ne s’accorderait pas avec l’entrevue que Lao-tse passe pour avoir eue avec Confucius, lequel mourut en 479 avant J.-C. ; nous avons vu plus haut (note 397) que le commentateur T’ang Kou identifie au contraire Lao-tse avec Po-yang-fou qui vécut trois siècles avant Confucius.